Les déjections, les flatulences et les rots des bovins et des ovins sont responsables, selon la FAO, de l’émission de 18 % des gaz à effet de serre dans le monde. Le méthane émis a une action 23 fois plus intense sur l’effet de serre que le CO².
En attendant de trouver des régimes alimentaires permettant de réduire les émissions du bétail, des agriculteurs astucieux ont, à l’origine par choix militant, construit des installations valorisant ces biogaz en produisant de l’électricité. Celle qui dépasse les besoins de l’exploitation agricole est revendue à EDF qui augmente ainsi son taux d’électricité d’origine renouvelable. L’exploitant pour sa part bénéficie de revenus non soumis aux aléas des prix du lait.
Le ministère du développement durable vient de lancer un appel à projets pour le développement de 1500 installations de méthanisation en 3 ans réparties dans les territoires ruraux.
Dans une petite commune de la Somme, s’inspirant de réalisations allemandes, un entrepreneur développe un projet concentrant 1000 vaches laitières – l’équivalent de 20 exploitations moyennes – comprenant une véritable centrale électrique de 1,3 MégaW.
Le parti EELV s’oppose très vivement à ce projet : les économies d’échelle qui améliorent son rendement énergétique, lui donnent un caractère industriel inacceptable. « Cette «ferme-usine» va à l’encontre du bien-être animal, de l’environnement, et du développement durable de la Somme.»
Parmi les reproches formulés le trafic routier lié à l’activité laitière qui «représentera en moyenne deux camions et quinze véhicules utilitaires par jour.»
Sans doute la collecte du lait se fait-elle aujourd’hui par char à boeufs ?