Archives mensuelles : novembre 2014

Fidélité

 

Plus tard

Depuis 1948, les étudiants français bénéficient d’un régime général de sécurité sociale spécifique :  à partir de 18 ans – âge variant selon le régime de sécurité sociale des parents – un étudiant doit s’inscrire à un organisme d’assurance ad hoc. Situation exceptionnelle en France où en règle générale chaque régime dispose de sa caisse il a le choix entre deux réseaux concurrents pour assurer ce régime de sécurité sociale obligatoire : d’une part La mutuelle des étudiants (LMDE) – qui a succédé en 2000 à la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF) – et d’autre part onze sociétés mutuelles régionales.

Qu’on ne s’y trompe pas :  bien que qualifiés de « mutuelles » par le code de la sécurité sociale ces structures ont pour objet de gérer le régime de sécurité sociale obligatoire. Les cotisations forfaitaires qu’elles collectent auprès des étudiants  – 213 € par an – ne couvrent qu’un quart à peine des charges (prestations et frais de gestion) du régime spécial. Les mutuelles étudiantes vivent principalement des 54,77 € annuels par étudiant que la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAMTS) leur verse pour leurs tâches de gestion. Et accessoirement de leurs missions en assurance complémentaire maladie voire des commissions Continuer la lecture

La région Rhône-Alpes a bien négocié

fonds-europeens_Rhone Alpes

La Région Rhône-Alpes annonce que la Commission européenne vient d’approuver le Programme opérationnel européen FEDER/FSE 2014-2020 Rhône-Alpes et qu’ainsi plus de 500 M€ de fonds européens vont bénéficier aux rhônalpins.

C’est bath. L’Europe donne tout plein de bons euros.

Avec ces 11 euros par an et par habitant apportés par l’Europe, la Région va pouvoir soutenir l’emploi durable, le développement économique, une politique de recherche et d’innovation et la transition énergétique dans tous les domaines : bâti, éco-mobilité et protection de l’environnement tout en veillant à la préservation des équilibres et des solidarités territoriales à l’échelle de la région et en lien avec les régions voisines.

Comme l’affirme le président du Conseil régional M. Queyranne : « La Région Rhône-Alpes sort gagnante des négociations avec la Commission européenne sur la programmation 2014-2020 des fonds structurels. Je me félicite Continuer la lecture

Le secrétaire veut virer le commissaire

Commission contre les fous

Le commissaire européen à l’Economie numérique a publié il y a quelques jours une tribune sur le site internet du quotidien économique Les Echos.

Pas pour y parler d’économie numérique. Pour y parler de l’économie de la France.

Il y écrit que la Commisison européenne «doit traiter la France en tant que pays déficitaire récidiviste». Pour lui, la Commission perdrait «toute crédibilité» si elle prolongeait «pour la troisième fois le délai accordé» à Paris pour ramener son déficit public dans les clous «sans exiger des contreparties très concrètes et précises».

De fait le traité de Maastricht prévoit depuis 1993 que les États européens de la zone euro présentent un déficit public inférieur à 3% de leur produit intérieur brut (PIB).

Depuis 1993, la France n’a respecté cette règle qu’entre 1998 et 2002 et entre 2005 et 2008. Pour prévenir et corriger les écarts budgétaires Continuer la lecture

Les banquiers sucrent les madeleines

 

madeleines

La biscuiterie Jeannette, fondée en 1850, a été placée en liquidation judiciaire le 3 janvier 2014. Les 37 ex-salariés ne se résolvent pas à la disparition de l’entreprise, et occupent depuis février leur ancienne usine pour éviter la saisie des machines et leur vente aux enchères.  Périodiquement ils produisent des madeleines qui rencontrent un vif succès.

Un entrepreneur souhaitant relancer l’activité de cette marque symbole de la Normandie a lancé une collecte en ligne sur le site de financement participatif Bulb in town. Et ça a marché :   2 076 internautes ont promis de lui verser, bien au-delà de l’objectif de 50 000 euros qu’il s’était  fixé, 100 882 euros qui attestent de l’engouement des consommateurs.

Si le tribunal de commerce de Caen choisit son projet de reprise, les contributeurs obtiendront des contreparties : selon le niveau de leur financement, d’une inscription à vie au Club Jeannette à un abonnement mensuel à la totalité de la gamme des madeleines

Ce projet de reprise est le seul parmi les sept offres déposées à prévoir la reprise de salariés, une dizaine et il relance l’espoir. Seul hic : Continuer la lecture

Trouver l’aiguille

Aiguille dans une botte de foin

C’est Madame de Sévigné qui dans une de ses célèbres lettres aurait popularisé l’expression « Chercher une aiguille dans une botte de foin. »

Mais il a fallu attendre les 13 et 14 novembre derniers pour assister à Paris à un exercice appliqué de « littéralisme ». Tout d’abord 450 kg de paille ont été acheminés d’une exploitation agricole de Rambouillet (Yvelines) sous la grande rotonde du Palais de Tokyo. Puis le président de l’institution M. de Loisy s’est plongé dans la meule, jusqu’à y disparaître presque tout entier, et y déposer une aiguille. Quelques coups de fourche et l’artiste a pu entrer en scène.

Car il y a un artiste. Sven Sachsalber, 27 ans, originaire du Tyrol italien, champion de ski à la carrière interrompue par une blessure, reconverti après des études au Royal College of Art de Londres dans la sculpture, la photographie et plus largement la « performance » en art contemporain. Deux séances de 12 h non stop – de midi à minuit – lui étaient accordées pour retrouver l’aiguille. En 2012 il avait déjà réussi – avec beaucoup moins de paille – une expérience similaire à Londres en 6 h à peine

En quoi est-ce de l’art?” lui a demandé un journaliste anglais, alors qu’il s’activait, prenant une poignée de paille dans les mains pour la briser en deux, la relâcher sur un petit tas et recommencer

Hum, parce que je prends une expression de tous les jours pour lui donner vie … mon art traite de choses ordinaires … vous voyez, je ne voudrais pas être malpoli, mais s’il vous plaît je n’aime pas parler quand je travaille.”

C’est Mme Groen sa galeriste hollandaise – qui l’a découvert et promeut son art depuis plusieurs années –  qui a répondu : ‘L’art de Sven c’est de prendre les choses à la lettre et de les pousser à la limite. C’est la dimension sportive qu’il accomplit. L’endurance en particulier. Mais c’est souvent très drôle ».  Sven a ainsi passé  24 heures enfermé avec une vache, coupé la branche d’un arbre sur laquelle il était assis et dégusté une amanite tue-mouches, avant de vomir et d’être malade pendant plusieurs jours.

Passé l’affluence du lancement Sven a été bien seul. Un ou deux visiteurs du Palais prenaient la peine d’observer son travail. Le fermier qui avait livré la paille avait bien dit qu’il aurait aimé rester mais il avait dû retourner à ses moutons.

Bonnes nouvelles : Sven a trouvé l’aiguille au milieu de la seconde après-midi, à 17h 45 exactement. Le Palais de Tokyo ne lui a versé aucun cachet : il s’est contenté de le défrayer de son voyage de New York où Sven réside.

Alors est-ce de l’art ? Pour Sven : « Just do it ! Nike ! »

 

 

Le long du golf clair

Club de golf

Le conseil des ministres vient d’approuver un projet de loi exonérant l’Euro 2016 de football d’impôt. Pour un chiffre d’affaires attendu de 2 milliards d’euros dont 1 milliard de droits télévisuels,  400 millions de sponsoring et 500 millions de billetterie, l’UEFA attend 900 millions d’euros de bénéfices qui lui seront donc entièrement acquis. Au taux de l’impôt sur les bénéfices c’est un cadeau de 300 millions d’euros, que les 12 millions d’euros de TVA attendus sur la billetterie sont bien loin de compenser.

Rien de nouveau en fait. Cette disposition exorbitante du droit commun était imposée par l’UEFA dès son appel à candidatures en 2010, tout comme a elle exigé des installations qui pour cet Euro 2016 coûteront aux  collectivités locales concernées 2 milliards d’euros en travaux de construction ou d’aménagement des stades et en dispositifs d’accès et de transport.

Panem et circenses 

Le projet de loi prévoit la même exonération fiscale pour la Ryder Cup. La Ryder Cup est un tournoi de golf créé en 1927 qui oppose par équipes les USA et l’Europe. La France va l’accueillir   au Golf National de Saint-Quentin-en-Yvelines en 2018, pour six jours.

Le budget à la charge du pays hôte est de 40 millions d’euros. Cela comprend les travaux d’aménagement du Golf National, les frais d’organisation et le paiement de 18 millions d’euros de droits aux organisateurs. Ceux-ci seront payés par les licenciés de la fédération française de Golf et pour le reste on compte sur des sponsors et des subventions publiques.

La billetterie, les droits de marketing et télévisuels de l’événement restent réservés aux  organisateurs c’est à dire les associations des meilleurs golfeurs professionnels européens et américains. Elles sont très discrètes sur les gains attendus. On parle de plusieurs dizaines de millions d’euros susceptibles d’être redistribués à deux ou trois centaines de joueurs, dont nombre gagnent un million de dollars ou plus par an.

La loi leur évitera l’impôt à 75 %.