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Les Français prêts à travailler plus

35-heures

Selon un sondage paru dans Le Parisien le samedi 27 septembre les Français ne tiennent pas tant que ça aux 35 heures. Interrogés sur les propositions du Medef, 61% des sondés seraient d’accord sur l’idée de «revenir sur la durée légale du travail».

En revanche ils sont une nette majorité pour ne rien modifier en matière de retraite et de jours fériés :  plus des deux tiers (69%) des Français interrogés refusent de « reculer l’âge légal de départ à la retraite »et près des trois quarts (73%) s’opposent à la « suppression de deux jours fériés par an pour allonger la durée annuelle travaillée »,

Surprenant. C’est la la moins importante des modifications – moins de 1 % d’augmentation du temps de travail – qui est la moins acceptée. S’agissant de la retraite, on aurait pu penser que l’augmentation continue de l’espérance de vie – de l’ordre de 4 mois par an – qui a représenté 8 ans sur les trente dernières années amènerait les Français à accepter l’augmentation corrélative de la vie professionnelle.

Mais c’est la durée hebdomadaire du travail qui devrait être augmentée. Sur celle-ci les Français ne seraient pas si conservateurs qu’on le dit.

Au fait qui cette durée légale concerne-t-elle vraiment ? Pas les indépendants, pas les artisans, pas les agriculteurs, pas les professions libérales, pas les cadres et les salariés au forfait. Et dans nombre de petites entreprises – dans la restauration et le bâtiment notamment – les horaires sont parfois élastiques.

Bon nombre des 61% des sondés qui estiment qu’on pourrait revenir sur les 35 h doivent en fait déjà travailler plus, voire beaucoup plus.

Les Français sont peut-être bien conservateurs.

Une «innovation démocratique majeure d’envergure mondiale» à Paris

Fete de la Musique

Depuis le 24 septembre 2014, tous les Parisiens, à partir de l’âge de 7 ans, sont invités à «prendre les clés de leur budget». Comme promis lors de sa campagne la maire de Paris a décidé, comme d’autres villes l’ont déjà expérimenté, la mise en place d’un budget participatif. Ce budget participatif parisien «permettra de renforcer les liens entre les citoyens, leurs institutions et leurs élus. Il contribuera également à assurer toujours plus de transparence dans la gestion des finances publiques, de pédagogie de l’action publique et permettra pour [sic] la Ville de bénéficier de l’expertise et de la créativité des Parisiens sur leur environnement immédiat».

Et comme «les citoyens veulent certes décider mais ils veulent le faire sur des choses réellement importantes» ce budget participatif sera d’emblée le plus important au monde : 426 millions d’euros sur 6 ans, 5 % du budget d’équipement de la ville.

Dans un premier temps ce sont 15 projets à l’échelle de Paris tout entier qui sont soumis au vote des habitants en vue d’en choisir 5. De projets majeurs tels que la rénovation des kiosques des parcs de Paris ou l’achat de deux piscines temporaires à des actions plus anecdotiques telles que l’installation de 100 tipis sur les berges de la Seine pour permettre aux petits Parisiens de fêter leur anniversaire ou l’installation de barrières sur vingt tronçons de rue afin qu’ils puissent trois heures par semaine jouer dans la rue sans risquer d’être écrasés.

Des fiches décrivent ces projets pour lesquels 20 millions d’euros sont prévus en 2015.

Elles n’indiquent pas les coûts de fonctionnement. Mais pourquoi s’en préoccuper ? Le budget de la ville de Paris dépasse les 8 milliards d’euros annuels.

Le gouvernement préfère les riches


Oncle Picsou

En tout cas pour diriger les entreprises publiques. Par un décret du 26 juillet 2012 il a décidé de plafonner la rémunération des dirigeants d’entreprises publiques à 450 000 euros annuels. Ce montant brut inclut tous les éléments de rémunération, notamment les primes et les avantages en nature ; il correspond à un revenu net de l’ordre de 30 000 euros par mois, avant impôts.

Ce n’est pas la misère.

Mais – surprise – le gouvernement peinerait pour les plus grosses de nos entreprises publiques à trouver des candidats. Toucher en un an pour diriger AREVA, EDF ou La Poste ce que gagne en un mois M. Lloris pour garder les cages du club de football de Tottenham ne serait pas attirant, au vu des contraintes, en particulier politiques, de ces postes.

D’autant plus qu’une telle rémunération est plutôt inférieure à celle d’un notaire ayant une bonne étude ou d’un architecte en chef des monuments historiques à Paris, tous officiers ministériels en situation de monopole et dont, sans minorer le talent, on doit bien reconnaître qu’ils gèrent des enjeux plus réduits. A vrai dire il n’est pas certain qu’une telle rémunération garantisse après impôts un niveau de vie supérieur à celui du maire d’une grande ville. Bien sûr ce dernier touche des indemnités beaucoup plus faibles mais une grande partie de son train de vie est assurée par ailleurs. Sans parler de certains sous-préfets à qui la Nation accorde résidence de fonction de  400 m2 et plus, personnel de service et frais de réception correspondants.

In fine les seuls candidats d’expérience à ces postes de dirigeants seraient donc des hommes et des femmes dégagés des contingences matérielles, disposant d’une fortune personnelle suffisante, gagnée ou héritée, motivés par l’intérêt ou la visibilité de ces fonctions.

Est-ce un gage de bonne gestion ?

La fin du corps préfectoral

Prefet_du_Premier_Empire_(1810)

Les préfets sont mal gérés. La Cour des comptes critique une situation qui perdure. La moitié des 250 préfets sont affectés à un poste territorial et un tiers n’ont pas d’affectation très claire. De nombreux préfets ne seraient «pas ou plus susceptibles d’exercer efficacement des fonctions de préfet territorial” .

De plus ils seraient engagés dans une valse incessante avec une durée de plus en plus courte des affectations dans les préfectures : deux ans à peine en moyenne.

Et comme le pouvoir politique peut nommer un tiers des préfets hors des sous-préfets et qu’une fois nommé préfet on le reste la situation ne s’améliore pas.

Déjà en 2005 la Cour des comptes avait formulé une préconisation ambitieuse : supprimer le corps préfectoral. Il s’agirait de créer un «cadre d’emplois» pour pourvoir les postes de préfets territoriaux, “à l’instar des bonnes pratiques en vigueur pour les autres emplois de responsabilité, ce qui impliquerait la mise en extinction corrélative du corps dans sa définition actuelle”. Autrement dit les préfets seraient nommés pour une fonction à la fin de laquelle ils retourneraient dans leur corps d’origine. Evidemment le corps des sous-préfets serait également supprimé.

Réforme tout à fait révolutionnaire qui mettrait fin à une institution créée en 1800 par le premier consul Napoléon Bonaparte.

En réponse à la Cour des comptes M Valls, tranchant sur l’absence de réponse effective à la recommandation formulée il y a neuf ans ne cache pas son intérêt pour ce véritable maëlstrom de l’administration française.

Sans doute veut-il donner raison à Mme Merkel qui a affirmé que sur le plan des réformes «La France fait des efforts considérables».

La thèse du premier secrétaire

Bonnet d'âne

Dans son dernier ouvrage, M. Mauduit, ancien journaliste à Libération et au Monde, co-fondateur de Mediapart dénonce les conditions dans lesquelles M. Cambadélis, actuel premier secrétaire du Parti socialiste et ex «première gâchette» de M. Strauss-Kahn a obtenu son titre de docteur de 3e cycle en sociologie en 1985 : « Il a triché : pour entrer en doctorat, il faut avoir eu au préalable un DEA ou un DESS. Il n’a aucun des deux« .

M. Cambadélis se défend vertement : « Il y a près de quarante ans, étudiant en licence, j’ai obtenu une dérogation de l’Université Paris VII-Jussieu pour m’inscrire en maîtrise, dans le cadre d’une inscription sur compétences acquises. J’ai obtenu ma maîtrise puis j’ai passé mon doctorat de 3e cycle« . Il publie ses diplômes sur son site.

N’y figurent ni licence ni maîtrise mais une dispense de maîtrise du 3 mai 1983, une attestation de DEA réussi avec mention Bien en juin 1984 et le procès verbal de la thèse obtenue avec mention Très Bien à l’unanimité le 26 juin 1985, à peine un an plus tard.

Manifestement ni M. Mauduit ni M. Cambadélis lui-même ne sont parfaitement au clair.

Mais après tout que reprocher à un étudiant brillant qui,  à l’âge de 31 ans, se voit accorder une dispense de maîtrise pour les compétences acquises en une douzaine d’années de militantisme étudiant l’ayant amené à la tête de l’UNEF-ID, et obtient en deux ans, là où trois sont de mise, son doctorat.

Certes son directeur de thèse et président du jury M. Fougeyrollas était un cadre de l’Organisation Communiste Internationale dont il était un membre éminent. Certes la première personne citée dans les remerciements de sa thèse était M. «Lambert» fondateur de ce groupe trostkiste. Certes quelques lecteurs vont jusqu’à contester l’originalité de ces travaux.

Mais est-ce raisonnable de mettre en cause la rigueur intellectuelle de l’institution universitaire ?

Illettrisme sans illettrés

Tintin lit

Pour montrer tout l’intérêt de la réforme du permis de conduire M. Macron, le jeune ministre des finances de la France, diplômé de philosophie et ancien assistant de Paul Ricoeur, inspecteur des finances puis banquier d’affaires avant de devenir conseiller du Prince a pris l’exemple des ouvrières d’un abattoir breton en liquidation judiciaire. Etant «pour beaucoup» illettrées, leur rendre plus facile l’obtention du permis de conduire les aiderait à retrouver du travail.

Déferlement médiatique. M. Macron insulte les ouvriers, les bretons, les travailleurs, les femmes ouvrières bretonnes, etc. M. Macron s’excuse trois fois.

L’illettrisme avait été déclaré «grande cause nationale 2013» par le Premier ministre d’alors M. Ayrault. Il existe d’ailleurs en France une Agence nationale de lutte contre l’illettrisme ; celle-ci recense 7 % d’illettrés parmi les Français de 18 à 65 ans. Dans l’abattoir en question ce taux atteindrait 20 %.

Nommer les choses c’est les créer. Ne pas en parler c’est les faire disparaître.