M. Rebsamen, le ministre du Travail, a défrayé la chronique cette semaine .Il a déclaré qu’il fallait contrôler que les chômeurs indemnisés cherchent bien un emploi et les « sanctionner » si ce n’est pas le cas. Il y voit un moyen de mieux pourvoir les quelques 350.000 emplois vacants. Tollé des syndicats.
Aucun héritier du dernier premier ministre de cohabitation ne s’est élevé pour rappeler qu’il ne s’agissait là que d’appliquer les dispositions explicites du «Pacte pour l’Aide au Retour à l’Emploi» mis en place par M. Jospin : suppression de la dégressivité des allocations en contrepartie de l’obligation de ne pas refuser plus de deux offres raisonnables d’emploi.
Mais ne soyons pas surpris. M. Rebsamen est un original qui ose penser par lui-même, hors du politiquement correct.
Cela lui a coûté le poste de ministre de l’Intérieur qu’il convoitait. En tant que spécialiste de la sécurité du PS il prônait la dépénalisation du cannabis : alors que plus de la moitié des jeunes y ont touché et 2 % des Français en consomment régulièrement, mobiliser des policiers pour distribuer 150 000 PV pour consommation par an, PV dont plus de 80 % ne donnent pas lieu à poursuite, et au de facto encourager l’économie criminelle du trafic lui semblait déraisonnable et contraire à la sécurité publique.
L’alors candidat ayant considéré que l’opinion publique était contre, M. Rebsamen s’est retrouvé – et encore pas tout de suite – ministre du Travail.
Tant mieux s’il en profite pour regarder les choses en face.