M. Cambacérès est un énarque de la promotion Voltaire. C’est un spécialiste de l’Asie. Délégué national au secrétariat international du Parti socialiste entre 1998 et 2003 alors que son camarade de promotion, François Hollande était premier secrétaire, il a été un fondateur d’abord secrétaire national, puis président de Démocratie 2012, l’association de soutien à François Hollande.
Dans un ouvrage sur » les coulisses des voyages présidentiels» M. Cambacérès, lui même invité régulier des voyages officiels en Chine s’interrogeait sur l’avenir de ces déplacements. Ils sont de plus en plus nombreux – 39 par an en moyenne pour le quinquennat de M.Sarkozy contre 3 à peine pour le général de Gaulle – et de plus en plus courts, deux ou trois jours au plus.
Et le protocole en est lourd. Chaque visite comprend un dîner d’Etat auquel participe l’ensemble de la délégation officielle et un nombre d’invités du pays hôte au moins équivalent, et souvent plus important , soit plusieurs centaines de personnes. La soirée commence par des discours des deux présidents et des toasts de bienvenue. Le dîner proprement dit est en général suivi par un spectacle de danse, chants et musique durant lequel des artistes locaux interprètent des morceaux du répertoire français. Si la tradition du dîner d’État donné en retour par le président de la république, dans la vaisselle de l’Élysée aux armoiries de la République transportée par avion a disparu, il reste d’usage que les chefs d’État échangent des cadeaux. Les nombreux détails de ces visites nécessitent des missions préparatoires et de longues mises au point.
M. Cambacérés pense que ces voyages sont devenus si formels et rapides qu’ils en sont contre-productifs et ont perdu leur valeur politique, et médiatique. Il plaide pour la création d’un poste de vice-président ou de ministre d’Etat chargé de parcourir la planète. Le président lui-même ne ferait qu’une «super-visite» par an.
Pour appeler à la mobilisation en vue d’un « Accord historique sur le climat » lors du sommet international pour le climat organisé sous l’égide de l’ONU en décembre prochain à Paris le président de la république a effectué la première visite officielle d’un chef de l’Etat français aux Philippines.
Pour ce déplacement de 48 heures il s’est fait accompagner des actrices Mélanie Laurent et Marion Cotillard. C’est celle-ci qui, vêtue d’une marinière, a proclamé, dans la moiteur des jardins du palais présidentiel philippin, au nom des présidents français et philippins l »appel de Manille ». « Considérons solennellement que nous atteignons un point de non-retour en matière de changement climatique et que nous devons passer des intentions à l’actions » a-t-elle déclaré; « Nous appelons solennellement les États à travailler concrètement et rapidement pour lutter contre le changement climatique »
« L’appel de Manille, c’est pour que le monde soit plus juste, entre les pays développés et les pays fragiles, entre les pays riches et les pays pauvres » a insisté M. Hollande.
Son fidèle supporter n’a pas convaincu le président.