Lundi dernier à 18 h 45 un jeune père vient chercher sa petite fille de 22 mois à la crèche Claude-Nougaro dans le quartier de Bellefontaine à Toulouse. Arrivé devant l’établissement, il trouve porte close. Il appelle sa femme qui lui a dit qu’elle n’est pas passée récupérer l’enfant.
Paniqué, il se précipite alors au commissariat tout proche. Aucune trace de Noémie. Les policiers multiplient les appels téléphoniques. Personne à la crèche. La mairie leur donne le numéro de la directrice. Personne.
Le père retourne à la crèche et croise le gardien des lieux. En fait la crèche a fermé à 18 h 30 et le père est arrivé en retard. Le gardien lui ouvre.
Sa fille est dans un lit. «Elle chouinait comme un enfant qui vient de se réveiller. Elle allait bien, elle ne s’était rendu compte de rien.» Soulagement.
Le père de famille a pu obtenir des explications sur le déroulement des faits. Une erreur d’écriture serait à l’origine de la méprise. A 17 heures lorsque que la petite fille était partie à la sieste, un employé avait noté son départ. A 18 h 30, au moment de fermer, plus aucun enfant n’était donc censé être présent.
La famille a reçu des excuses de toutes parts. Le maire de Toulouse a promis de faire toute la lumière sur l’incident, et il a proposé une place dans une autre crèche.
Mais les parents ont eu « la frayeur de leur vie » et la mère qui a passé une heure à attendre avant de savoir où était sa fille a trouvé cela « vraiment insupportable ». Ils ont donc déposé plainte.
Les réseaux sociaux, la presse, les radios et la télévision se sont emparés de l’incident.
Tous semblent considérer que les parents – qui n’ont pas été capables de s’organiser pour aller chercher leur fille avant la fermeture de la crèche – ont bien raison de mobiliser la justice pour un évènement sans conséquence.
Non sens ?
Peut-être pas. Les media de service public ne l’ont pas expliqué mais à Toulouse les crèches doivent fermer à 19 h. C’est plutôt tard pour les employés et comme s’en plaint une autre mère « Dès qu’on se rapproche de l’horaire de fermeture, on a toujours le droit a des remarques comme si on était des parents indignes…, et plus on approche de 19h, moins il y a de personnel. Généralement si on vient entre 18h45 et 19h, il n’y a plus qu’une personne, tout habillée, prête a partir »
Il ne serait donc pas impossible que, faisant fi de l’horaire de fermeture officiel, la crèche aie fermé dès qu’il n’y avait plus d’enfant noté présent, permettant ainsi à ses employés municipaux de pratiquer le fini-parti, qui ne serait donc pas l’apanage des éboueurs marseillais.
Et qu’en fait cette pratique soit loin d’être exceptionnelle dans les crèches de la ville rose. La mairie aurait ainsi l’occasion de rectifier quelques abus dans le temps de travail de ses fonctionnaires.