On reparle de Bygmalion.
Bygmalion était un groupe spécialisé dans le conseil et la communication basé à Paris et à Londres, fort d’une cinquantaine de collaborateurs. Fondé en octobre 2008 par un ancien cadre dirigeant de l’audiovisuel public, directeur délégué chargé de la stratégie, de l’innovation et de la communication, président de nombreuses filiales et inventeur du club France Télévisions, ce groupe se targuait de spécialisations en «Expertise, Discrétion, Culture du résultat, Sur-mesure».
Dès sa création il avait obtenu pour plus de 3 millions d’euros de contrats de la part de deux grands clients : le groupe UMP à l’Assemblée nationale – alors présidé par M. Copé – lui confiait diverses prestations : « veille et modération » sur Internet, « kit souffrance au travail », « monitoring e-réputation » et France Télévisions commandait de la veille sur Internet ou la gestion des mels des téléspectateurs. Des élus de l’UMP ont fait confier par leur mairie diverses petites prestations. L’UMP elle-même est devenue sa cliente pour des actions de formation ou d’organisation d’évènements, rejointe par des clients prestigieux : Dassault, Canal+, Arte, Coca-Cola, Dior, LVMH, Veolia, la Société générale, le Medef, l’Institut Montaigne et la Grande Loge Nationale de France, pour des montants plus limités. L’heure de gloire viendra quand Bigmalyon se verra confier l’organisation de la campagne du président de la république à sa réélection.
Mais tout ne semble pas clair. Les prestations semblent en général très chères : l’on suspecte que les clients «autres» auraient accepté de payer ces prix parce qu’ils pensaient aider ainsi l’UMP. Mais une partie de cet argent aurait pu servir à financer le train de vie – ou les caisses noires – de certains dirigeants plutôt que le parti. Inversement pour tenir le budget de la campagne présidentielle Bygmalion aurait sous-facturé ses prestations au candidat en se rattrapant par des sur-facturations à l’UMP.
Le fondateur de Bygmalion s’appelle Bastien Millot ; c’est un ami fidèle de M. Copé dont il été directeur de cabinet à la mairie de Maux, puis chef de cabinet au porte-parolat du gouvernement. En 2004 il a été condamné, après plainte devant le tribunal correctionnel de la municipalité dont il était premier adjoint, à 8 000 euros d’amende pour avoir certifié 1 500 heures supplémentaires fictives d’un chauffeur ami. Une addition réglée par le contribuable.
Un spécialiste en «Expertise, Discrétion, Culture du résultat, Sur-mesure». Au fait BigMalyon ça donne BM comme Bastien Millot. Gros Malin, va !
mardi 7 octobre 2014