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Des économies par des dépenses publiques qui augmentent

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M. Sapin, ministre des finances et des comptes publics, annonce de sévères économies dans les  comptes publics en 2015 : 21 milliards d’euros. Elles seront réalisées par chaque acteur de la dépense publique : 7,7 milliards pour l’Etat, 3,7 milliards pour les collectivités territoriales, près de 10 milliards pour la Sécurité sociale.

Toutes ces mesures restent à détailler mais déjà M. Sapin peut affirmer que c’est l’Etat qui fera le principal effort : il est le seul dont les dépenses baisseront. En 2015,  il dépensera moins d’argent qu’en 2014 : 313,9 milliards d’euros contre 316,4 milliards cette année, soit une diminution de 2,5 milliards d’euros. C’est la première fois que cela devrait arriver.

Une économie de 2,5 milliards sur 316,4 cela représente près de 0,8 %. Considérable. Extraordinaire. Renversant. Et malgré tout très insuffisant pour arrêter l’augmentation de la dette.

Mais où trouve-t-on ces 7,7 milliards d’euros de réduction si précisément annoncés ? En comparant le budget prévu au niveau que les «dépenses auraient atteint si nous n’avions rien fait».

Autrement dit  : c’est nettement moins pire que si c’était beaucoup plus pire !

Pendant ce temps, devant le congrès du parti conservateur le chancelier de l’Echiquier fait sa campagne électorale en annonçant encore plus de sueur et de larmes pour éradiquer totalement le déficit. En Grande-Bretagne la courbe du chômage s’est retournée en retrouvant un niveau de 6,4 %.

Les Suisses votent contre la Sécu

Sauver la sécu

Les citoyens suisses ont par 61,9% des voix rejeté dimanche l’initiative pour une caisse maladie publique unique.

Aujourd’hui les Suisses ont l’obligation de s’assurer à une caisse maladie. La loi fédérale fixe les différents régimes d’assurance qu’une caisse doit offrir et les critères tarifaires, qui se résument en canton d’habitation et classe d’âge : enfant, jeune ou adulte. Il existe 59 caisses, toutes privées, tenues d’accepter tout demandeur et qui fixent elles-mêmes leurs cotisations. Pour garantir leur solidité l’autorité fédérale vérifie néanmoins que les tarifs adoptés par une caisse lui permettent bien de couvrir ses coûts prévisibles.

En pratique la prime standard annuelle pour un adulte est de 4950 Francs suisses – soit 4100 euros – payés par les assurés eux mêmes Continuer la lecture

Les Français prêts à travailler plus

35-heures

Selon un sondage paru dans Le Parisien le samedi 27 septembre les Français ne tiennent pas tant que ça aux 35 heures. Interrogés sur les propositions du Medef, 61% des sondés seraient d’accord sur l’idée de «revenir sur la durée légale du travail».

En revanche ils sont une nette majorité pour ne rien modifier en matière de retraite et de jours fériés :  plus des deux tiers (69%) des Français interrogés refusent de « reculer l’âge légal de départ à la retraite »et près des trois quarts (73%) s’opposent à la « suppression de deux jours fériés par an pour allonger la durée annuelle travaillée »,

Surprenant. C’est la la moins importante des modifications – moins de 1 % d’augmentation du temps de travail – qui est la moins acceptée. S’agissant de la retraite, on aurait pu penser que l’augmentation continue de l’espérance de vie – de l’ordre de 4 mois par an – qui a représenté 8 ans sur les trente dernières années amènerait les Français à accepter l’augmentation corrélative de la vie professionnelle.

Mais c’est la durée hebdomadaire du travail qui devrait être augmentée. Sur celle-ci les Français ne seraient pas si conservateurs qu’on le dit.

Au fait qui cette durée légale concerne-t-elle vraiment ? Pas les indépendants, pas les artisans, pas les agriculteurs, pas les professions libérales, pas les cadres et les salariés au forfait. Et dans nombre de petites entreprises – dans la restauration et le bâtiment notamment – les horaires sont parfois élastiques.

Bon nombre des 61% des sondés qui estiment qu’on pourrait revenir sur les 35 h doivent en fait déjà travailler plus, voire beaucoup plus.

Les Français sont peut-être bien conservateurs.

L’écologiste et le pet des vaches

martine tate le cul des vaches

Les déjections, les flatulences et les rots des bovins et des ovins sont responsables, selon la FAO, de l’émission de 18 % des gaz à effet de serre dans le monde. Le méthane émis a une action 23 fois plus intense sur l’effet de serre que le CO².

En attendant de trouver des régimes alimentaires permettant de réduire les émissions du bétail, des agriculteurs astucieux ont, à l’origine par choix militant, construit des installations valorisant ces biogaz en produisant de l’électricité. Celle qui dépasse les besoins de l’exploitation agricole est revendue à EDF qui augmente ainsi son taux d’électricité d’origine renouvelable. L’exploitant pour sa part bénéficie de revenus non soumis aux aléas des prix du lait.

Le ministère du développement durable vient de lancer un appel à projets pour le développement de 1500 installations de méthanisation en 3 ans réparties dans les territoires ruraux.

Dans une petite commune de la Somme, s’inspirant de réalisations allemandes, un entrepreneur développe un projet concentrant 1000 vaches laitières – l’équivalent de 20 exploitations moyennes  – comprenant une véritable centrale électrique de 1,3 MégaW.

Le parti EELV s’oppose très vivement à ce projet : les économies d’échelle qui améliorent son rendement énergétique, lui donnent un caractère industriel inacceptable. « Cette «ferme-usine» va à l’encontre du bien-être animal, de l’environnement, et du développement durable de la Somme

Parmi les reproches formulés le trafic routier lié à l’activité laitière qui «représentera en moyenne deux camions et quinze véhicules utilitaires par jour.»

Sans doute la collecte du lait se fait-elle aujourd’hui par char à boeufs ?

Une «innovation démocratique majeure d’envergure mondiale» à Paris

Fete de la Musique

Depuis le 24 septembre 2014, tous les Parisiens, à partir de l’âge de 7 ans, sont invités à «prendre les clés de leur budget». Comme promis lors de sa campagne la maire de Paris a décidé, comme d’autres villes l’ont déjà expérimenté, la mise en place d’un budget participatif. Ce budget participatif parisien «permettra de renforcer les liens entre les citoyens, leurs institutions et leurs élus. Il contribuera également à assurer toujours plus de transparence dans la gestion des finances publiques, de pédagogie de l’action publique et permettra pour [sic] la Ville de bénéficier de l’expertise et de la créativité des Parisiens sur leur environnement immédiat».

Et comme «les citoyens veulent certes décider mais ils veulent le faire sur des choses réellement importantes» ce budget participatif sera d’emblée le plus important au monde : 426 millions d’euros sur 6 ans, 5 % du budget d’équipement de la ville.

Dans un premier temps ce sont 15 projets à l’échelle de Paris tout entier qui sont soumis au vote des habitants en vue d’en choisir 5. De projets majeurs tels que la rénovation des kiosques des parcs de Paris ou l’achat de deux piscines temporaires à des actions plus anecdotiques telles que l’installation de 100 tipis sur les berges de la Seine pour permettre aux petits Parisiens de fêter leur anniversaire ou l’installation de barrières sur vingt tronçons de rue afin qu’ils puissent trois heures par semaine jouer dans la rue sans risquer d’être écrasés.

Des fiches décrivent ces projets pour lesquels 20 millions d’euros sont prévus en 2015.

Elles n’indiquent pas les coûts de fonctionnement. Mais pourquoi s’en préoccuper ? Le budget de la ville de Paris dépasse les 8 milliards d’euros annuels.

Le gouvernement préfère les riches


Oncle Picsou

En tout cas pour diriger les entreprises publiques. Par un décret du 26 juillet 2012 il a décidé de plafonner la rémunération des dirigeants d’entreprises publiques à 450 000 euros annuels. Ce montant brut inclut tous les éléments de rémunération, notamment les primes et les avantages en nature ; il correspond à un revenu net de l’ordre de 30 000 euros par mois, avant impôts.

Ce n’est pas la misère.

Mais – surprise – le gouvernement peinerait pour les plus grosses de nos entreprises publiques à trouver des candidats. Toucher en un an pour diriger AREVA, EDF ou La Poste ce que gagne en un mois M. Lloris pour garder les cages du club de football de Tottenham ne serait pas attirant, au vu des contraintes, en particulier politiques, de ces postes.

D’autant plus qu’une telle rémunération est plutôt inférieure à celle d’un notaire ayant une bonne étude ou d’un architecte en chef des monuments historiques à Paris, tous officiers ministériels en situation de monopole et dont, sans minorer le talent, on doit bien reconnaître qu’ils gèrent des enjeux plus réduits. A vrai dire il n’est pas certain qu’une telle rémunération garantisse après impôts un niveau de vie supérieur à celui du maire d’une grande ville. Bien sûr ce dernier touche des indemnités beaucoup plus faibles mais une grande partie de son train de vie est assurée par ailleurs. Sans parler de certains sous-préfets à qui la Nation accorde résidence de fonction de  400 m2 et plus, personnel de service et frais de réception correspondants.

In fine les seuls candidats d’expérience à ces postes de dirigeants seraient donc des hommes et des femmes dégagés des contingences matérielles, disposant d’une fortune personnelle suffisante, gagnée ou héritée, motivés par l’intérêt ou la visibilité de ces fonctions.

Est-ce un gage de bonne gestion ?