Archives de catégorie : Actualité

Vérité au-delà du Rhin, erreur en-deçà


Oeilleres

Arte est une chaîne de télévision à vocation européenne. Son siège est à Strasbourg. Franco-allemande, et créée en 1990 par un traité entre les deux Etats, Arte n’est pas soumise au contrôle du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Selon ce traité la chaîne relève de la surveillance et du contrôle de ses seuls sociétaires « à l’exclusion de toute intervention d’autorité publique, y compris d’autorités indépendantes chargées de la régulation de l’audiovisuel dans le pays du siège »

Dans la pratique elle comporte deux chaînes nationales, Arte France et Arte Allemagne, qui diffusent leurs émissions dans chacun des pays.

Arte Allemagne vient de décider de ne pas diffuser le film Gasland du réalisateur américain Josh Fox. Ce documentaire s’était attaché à recueillir les récits de résidents auprès des puits forés pour l’extraction des gaz de schiste. De nombreux témoignages mentionnaient des problèmes de santé chroniques, ainsi qu’une contamination de l’air, des puits ou des cours d’eau. Le documentaire avait créé la polémique lors de sa sortie en 2010.

La raison de la volte-face de la chaîne allemande : Continuer la lecture

Nageuse de haut vol

Canard doré

Mlle Manaudou, l’ancienne nageuse bien connue avait décidé de passer une journée incognito au parc d’attraction Disneyland Paris avec sa petite fille Manon, âgée de quatre ans et demi, et une amie.

C’est son amie qui été remarquée, repérée en flagrant délit par les caméras de surveillance d’une boutique de souvenirs. Elle avait en sa possession pour 300 euros d’articles volés. Les agents de sécurité se sont retournés vers Mlle Manaudou. La championne de natation avait dans son sac pour environ 200 euros d’articles, sans ticket de caisse.

Les deux femmes ont ensuite été conduites au commissariat local d’où elles sont ressorties un peu plus tard, après un simple rappel à la loi.

Les enquêteurs ne sont pas parvenus à déterminer si la sportive avait elle-même volé. Au contraire de son amie « Elle n’est pas vue en train de voler sur les caméras de surveillance » indique-t-on. Les caméras la montreraient en train de choisir des articles et de les payer à la caisse.

Le parc Disneyland a décidé de ne pas porter plainte.

Ce vendredi matin Mlle Manaudou revenait sur cet incident désagréable sur ses comptes Facebook et sur Twitter en se disant « écoeurée« . Continuer la lecture

Le secrétaire veut virer le commissaire

Commission contre les fous

Le commissaire européen à l’Economie numérique a publié il y a quelques jours une tribune sur le site internet du quotidien économique Les Echos.

Pas pour y parler d’économie numérique. Pour y parler de l’économie de la France.

Il y écrit que la Commisison européenne «doit traiter la France en tant que pays déficitaire récidiviste». Pour lui, la Commission perdrait «toute crédibilité» si elle prolongeait «pour la troisième fois le délai accordé» à Paris pour ramener son déficit public dans les clous «sans exiger des contreparties très concrètes et précises».

De fait le traité de Maastricht prévoit depuis 1993 que les États européens de la zone euro présentent un déficit public inférieur à 3% de leur produit intérieur brut (PIB).

Depuis 1993, la France n’a respecté cette règle qu’entre 1998 et 2002 et entre 2005 et 2008. Pour prévenir et corriger les écarts budgétaires Continuer la lecture

Trouver l’aiguille

Aiguille dans une botte de foin

C’est Madame de Sévigné qui dans une de ses célèbres lettres aurait popularisé l’expression « Chercher une aiguille dans une botte de foin. »

Mais il a fallu attendre les 13 et 14 novembre derniers pour assister à Paris à un exercice appliqué de « littéralisme ». Tout d’abord 450 kg de paille ont été acheminés d’une exploitation agricole de Rambouillet (Yvelines) sous la grande rotonde du Palais de Tokyo. Puis le président de l’institution M. de Loisy s’est plongé dans la meule, jusqu’à y disparaître presque tout entier, et y déposer une aiguille. Quelques coups de fourche et l’artiste a pu entrer en scène.

Car il y a un artiste. Sven Sachsalber, 27 ans, originaire du Tyrol italien, champion de ski à la carrière interrompue par une blessure, reconverti après des études au Royal College of Art de Londres dans la sculpture, la photographie et plus largement la « performance » en art contemporain. Deux séances de 12 h non stop – de midi à minuit – lui étaient accordées pour retrouver l’aiguille. En 2012 il avait déjà réussi – avec beaucoup moins de paille – une expérience similaire à Londres en 6 h à peine

En quoi est-ce de l’art?” lui a demandé un journaliste anglais, alors qu’il s’activait, prenant une poignée de paille dans les mains pour la briser en deux, la relâcher sur un petit tas et recommencer

Hum, parce que je prends une expression de tous les jours pour lui donner vie … mon art traite de choses ordinaires … vous voyez, je ne voudrais pas être malpoli, mais s’il vous plaît je n’aime pas parler quand je travaille.”

C’est Mme Groen sa galeriste hollandaise – qui l’a découvert et promeut son art depuis plusieurs années –  qui a répondu : ‘L’art de Sven c’est de prendre les choses à la lettre et de les pousser à la limite. C’est la dimension sportive qu’il accomplit. L’endurance en particulier. Mais c’est souvent très drôle ».  Sven a ainsi passé  24 heures enfermé avec une vache, coupé la branche d’un arbre sur laquelle il était assis et dégusté une amanite tue-mouches, avant de vomir et d’être malade pendant plusieurs jours.

Passé l’affluence du lancement Sven a été bien seul. Un ou deux visiteurs du Palais prenaient la peine d’observer son travail. Le fermier qui avait livré la paille avait bien dit qu’il aurait aimé rester mais il avait dû retourner à ses moutons.

Bonnes nouvelles : Sven a trouvé l’aiguille au milieu de la seconde après-midi, à 17h 45 exactement. Le Palais de Tokyo ne lui a versé aucun cachet : il s’est contenté de le défrayer de son voyage de New York où Sven réside.

Alors est-ce de l’art ? Pour Sven : « Just do it ! Nike ! »

 

 

Des mois trop longs

 

il-est-en-retard-au-travail-

La désignation de M. Moscovici comme commissaire européen pourrait avoir des conséquences inattendues sur la politique française.

L’ancien ministre de l’économie et des finances était redevenu député du Doubs et il doit démissionner pour prendre ses fonctions à Bruxelles. Cette démission entraîne la tenue d’une élection législative partielle, que le Parti Socialiste a peu de chances de remporter. Et s’il perd ce siège le groupe socialiste républicain et citoyen (SRC) de l’Assemblée nationale ne comptera plus que 288 membres, juste en dessous de la majorité absolue.

Voilà qui rendrait la vie du gouvernement plus difficile.

Et pourtant. Il y a quelques mois, le même gouvernement avait engagé une subtile manoeuvre. Souhaitant que M. Moscovici, redevenu député après le remaniement et son départ de Bercy, devienne à l’automne commissaire européen aux affaires économiques le gouvernement lui avait confié une « mission parlementaire sur la contribution des politiques européennes à la croissance et à l’emploi ainsi que sur la manière dont les agents économiques peuvent s’approprier ces politiques ». Avantage collatéral – voire motivation principale – de cette « mission temporaire »: dès lors qu’elle dure plus de 6 mois, le député qui mène une mission pour le gouvernement est remplacé par son suppléant pour la fin de son mandat, Un scénario qui devait permettre un transfert automatique de M. Moscovici, sans élection.

Mais il n’a été nommé que le 5 mai 2014. Et la Commission Juncker a bien été installée comme prévu le 1er novembre, l’obligeant à démissionner de l’Assemblée nationale. Son suppléant devra briguer le poste devant les électeurs du Doubs dans les 3 mois.

Personne au gouvernement n’aurait noté que 6 mois avant le 31 octobre, c’était le 30 avril et pas le 5 mai. Le gouvernement aurait tenté  d’obtenir une « sorte de dérogation » de la part de Bruxelles pour se voir accorder un délai extraordinaire de quelques jours. Mais le Conseil européen a tenu à rappeler qu’il avait décidé par voie légale que le mandat de la Commission Juncker commencerait le 1er novembre.

Au groupe SRC on s’est résigné : « il y a des règles, il faudra bien les respecter ». Position respectable. Différente de celle tenue sur le déficit budgétaire, mais éminemment respectable.

Le gouvernement prend en mains le secteur ferroviaire

vache_fil

Mme Lemaire,  la secrétaire d’Etat chargée du numérique a décidé de passer à l’action sur les TGV. Son constat : l’absence de Wifi à bord des trains de la SNCF. Elle déclare qu’elle est «frustrée à essayer de se connecter dans le train».

Moderne, plutôt que d’interroger officiellement les responsables de la compagnie, elle a  interpellé la SNCF sur Twitter ; il s’agit de «mettre la pression politique et publique sur un dossier qui devrait avancer plus vite». Grâce sans doute à son statut de membre du gouvernement Mme Lemaire a vite obtenu une réponse. Dans les trois heures, la SNCF lui a proposé un rendez-vous pour discuter de la question.

Interrogée par un voyageur la SNCF indique sur un post de septembre 2012, lu par plus de 33 000 personnes que le Wifi est quasiment absent de ses trains, bien que 69 % des voyageurs ayant l’habitude de se connecter en mobilité souhaiteraient en disposer. Mais «L’installation du Wifi coûte plus de 350.000 euros par rame. Il y a plus de 450 rames dans le parc TGV» et la SNCF n’a pas encore trouvé de modèle économique satisfaisant.

Le député de la Haute-Savoie, M. Tardy avait en juillet 2013 interrogé le gouvernement sur le sujet. Mme Pellerin, ministre de l’époque, avait répondu que «d’un point de vue technique, équiper un TGV en Wifi requiert, du fait de la vitesse du train, la mise en oeuvre de solutions plus élaborées que celles utilisées pour équiper un lieu public» et que les expérimentations étaient «coûteuses» aussi bien en investissement qu’en maintenance.

Le gouvernement est un exécutif de combat, « resserré, cohérent et soudé » à l’assaut des problèmes des Français.