Le conseil des ministres vient d’approuver un projet de loi exonérant l’Euro 2016 de football d’impôt. Pour un chiffre d’affaires attendu de 2 milliards d’euros dont 1 milliard de droits télévisuels, 400 millions de sponsoring et 500 millions de billetterie, l’UEFA attend 900 millions d’euros de bénéfices qui lui seront donc entièrement acquis. Au taux de l’impôt sur les bénéfices c’est un cadeau de 300 millions d’euros, que les 12 millions d’euros de TVA attendus sur la billetterie sont bien loin de compenser.
Rien de nouveau en fait. Cette disposition exorbitante du droit commun était imposée par l’UEFA dès son appel à candidatures en 2010, tout comme a elle exigé des installations qui pour cet Euro 2016 coûteront aux collectivités locales concernées 2 milliards d’euros en travaux de construction ou d’aménagement des stades et en dispositifs d’accès et de transport.
Panem et circenses
Le projet de loi prévoit la même exonération fiscale pour la Ryder Cup. La Ryder Cup est un tournoi de golf créé en 1927 qui oppose par équipes les USA et l’Europe. La France va l’accueillir au Golf National de Saint-Quentin-en-Yvelines en 2018, pour six jours.
Le budget à la charge du pays hôte est de 40 millions d’euros. Cela comprend les travaux d’aménagement du Golf National, les frais d’organisation et le paiement de 18 millions d’euros de droits aux organisateurs. Ceux-ci seront payés par les licenciés de la fédération française de Golf et pour le reste on compte sur des sponsors et des subventions publiques.
La billetterie, les droits de marketing et télévisuels de l’événement restent réservés aux organisateurs c’est à dire les associations des meilleurs golfeurs professionnels européens et américains. Elles sont très discrètes sur les gains attendus. On parle de plusieurs dizaines de millions d’euros susceptibles d’être redistribués à deux ou trois centaines de joueurs, dont nombre gagnent un million de dollars ou plus par an.
La loi leur évitera l’impôt à 75 %.