M. Pisani-Ferry est le fils d’Edgard Pisani ancien ministre du général de Gaulle et de François Mitterrand et l’arrière-petit-neveu de Jules Ferry le ministre fondateur de l’école de la République.
Ingénieur Supélec de formation, il est économiste et depuis mai 2013 commissaire général à la stratégie et à la prospective – directeur général de France-Stratégies comme on dit maintenant. Cet organisme – rattaché au Premier ministre – « concourt à la détermination des grandes orientations de la Nation […et…] à la préparation des réformes ».
Dans la dernière livraison de la revue « Le Débat » M. Pisani-Ferry signe un article sur « La nouvelle question productive » . Il y écrit que la France souffre du « malaise hollandais ».
Alors que prospère la rumeur de désaccords stratégiques entre les deux têtes de l’exécutif faut-il y voir – de la part d’un homme travaillant pour M. Valls – une formule visant la politique économique voulue par le président de la République ?
Pas du tout. Le malaise hollandais (« dutch disease ») est un terme faisant référence à la stagnation économique des Pays-Bas durant les années soixante-dix malgré la découverte de gisements de gaz naturel considérables. Au cours de ce boom de ressources naturelles les agents économiques auraient délaissé les autres activités pour se focaliser sur cette activité aux gains faciles dont la rente aurait facilité le laxisme dans la gestion privée et publique.
La France n’a pas connu de boom de ressources naturelles ; mais M. Pisani-Ferry estime que le secteur exposé à la concurrence internationale est « étouffé » « par « les rentes dont bénéficient ceux qui en sont abrités ». C’est cette situation qui rendrait atone l’économie française et à laquelle il faut remédier et « pourchasser les rentes de situation »
Sont abritées de la concurrence internationale les activités non délocalisables (services aux particuliers notamment) mais également toutes les activités abritées de la concurrence nationale. Cela fait énormément de potentielles situations de rente – et sans doute presque autant de rentes avérées. Et donc beaucoup de « rentiers », également électeurs, à pourchasser.
Pas facile à faire.Et même à dire.
C’est peut-être bien cela le vrai « malaise Hollandais« .