La fin justifie les moyens

Arroseur arrosé

Se tenait il y a quelques jours à Lima, la capitale du Pérou, la 20e conférence de l’ONU sur le climat. 195 pays participants, des milliers de diplomates, d’experts, d’élus, de membres d’associations … et de journalistes accrédités.

L’occasion rêvée pour les associations écologistes de tous les pays. De très nombreux militants ont pris leur billet pour Lima, dans les délégations officielles ou avec leurs organisations, pour profiter de la tribune médiatique ainsi consacrée à cette question cruciale pour l’avenir de la planète.

Mais la concurrence est rude pour attirer l’attention des media.

Greenpeace pensait avoir trouvé la solution. Une douzaine de ses militants, de plusieurs nationalités, ont déployé une banderole portant un message enjoignant la communauté internationale à protéger le climat – « time for change – the future is renewable » – juste à côté du colibri, un géoglyphe du site de Nazca.

Les géoglyphes de Nazca sont d’immenses figures tracées sur le sol qui peuvent représenter des animaux, des plantes, ou des êtres fantastiques. Tracées sur le sol entre 500 avant J.-C. et 500 après J.-C., inscrites au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1994, elles sont une des énigmes de l’archéologie en raison de leur quantité, de leur nature et de leur taille. On ne peut en apprécier toute la beauté que vues d’avion ou par des photos aériennes.

Problème. La zone est strictement interdite au public car « le simple fait d’y marcher laisse des cicatrices sur le sol désertique » et « même le président péruvien doit demander une autorisation pour s’y rendre ».

Furieux,  celui-ci a réclamé des excuses et annoncé des poursuites contre l’ONG. Pour lui  l’événement illustrait un « manque de respect envers notre patrimoine culturel et les lois péruviennes ». Les autorités péruviennes ont fait état de « dégats irréparables » dans la zone de la figure du colibri et indiqué que « ce délit contre le patrimoine culturel [était] passible de trois à six ans de prison« .

Finalement, Greenpeace s’est excusé platement. « Il n’y a aucune excuse suffisante pour compenser ce grave manque d’appréciation » a déclaré son responsable.

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