Mme Bouffard est depuis depuis vingt ans professeur de musique. Elle exerce au collège Jean-Moulin. Cette fin d’année, et pour la première fois de sa carrière, elle a été convoquée pour surveiller les épreuves du brevet des collèges. Elle a reçu des convocations pour trois demi-journées.
Mme Bouffard n’en est pas revenue. Elle est aveugle ; elle estime donc qu’elle n’est pas à même de remplir cette fonction de surveillance. » J’ai tenté de plaider, d’expliquer que je serai inefficace. Mais ce fut un dialogue de sourds avec le principal-adjoint ».
Au final l’enseignante est venue surveiller une épreuve de mathématiques. « Je me suis assise et j’ai lu. J’aurais pu faire ça chez moi » a-t-elle expliqué. Voyant cela la direction du collège a appelé d’autres enseignants pour les deux autres demi-journées. « Mais on m’a bien fait comprendre qu’ils effectuaient un service à ma place » regrette Mme Bouffard.
Le rectorat rappelle que cette convocation n’a rien d’exceptionnel. La surveillance des épreuves fait partie des obligations de service des enseignants, qui sont donc régulièrement convoqués en fin d’année scolaire, alors que leurs établissements sont fermés. Mme Bouffard bénéficie des services d’une assistante – une auxiliaire qui l’aide pour ses cours – et c’est la même chose pour la surveillance. De plus, il y a toujours deux professeurs qui sont présents dans une salle d’examen et dans ce cas il y avait donc trois personnes avec l’auxiliaire.
A vrai dire l’argument est désespérant de simplicité ; enseignante titulaire Mme Bouffard en a les droits et les obligations. Et si sa possibilité de contribution personnelle à l’activité de surveillance est sans doute faible elle n’en est pas moins réelle, surtout avec son assistante.
On ne peut que s’interroger sur les raisons qui ont poussé la principale du collège à tenter d’expliquer que c’était une question d’égalité en affirmant à Mme Bouffard que si elle n’avait pas été convoquée elle aurait pu l« attaquer en justice pour discrimination ».