Ce jeudi 20 août France-Inter se fait l’écho d’une action de vente solidaire contre la vie chère organisée par le Part communiste et les producteurs du Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux (MODEF). 50 tonnes de fruits et légumes (tomates, melons, prunes, poires, pommes de terre, salades, nectarines, haricots) sont vendues du producteur au consommateur , au « juste prix » à Paris et dans de nombreuses villes d’Ile-de-France.
Bonne affaire pour le consommateur francilien qui paie un kg de tomates 1,50 € contre 2,50 € à 3,00 € en grande surface. Et l’occasion pour le secrétaire général du MODEF de dénoncer les dérives de la grande distribution.
Il fournit l’exemple du calcul du « juste prix«
du kg de tomates vendues lors de cette opération. Sur les 1,50 € payés par le consommateur 0,70 € reviennent au producteur, 0,20 € sont consacrés au transport et 0,60 € représentent la marge qu’il estime juste pour le distributeu. Mais dans la réalité, avec des prix de 2,50 € à 3,00 € les grandes surfaces n’hésitent pas à prendre une marge double, tout en payant le moins possible les producteurs, parfois moins de 0,50 € pour un kg. Elles « spolient le producteur et arnaquent le consommateur » , insiste-t-il.
Scandaleux. Mais faux.
Depuis 2010 la loi a créé l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, qui a pour mission « d’éclairer les acteurs économiques et les pouvoirs publics sur la formation des prix et des marges dans la chaîne de commercialisation » de ces produits.
Ses rapports sont sans ambiguïté : à l’exception du secteur de la charcuterie et des volailles, où elle peut atteindre 5 % – et de la boucherie et de la poissonnerie où au contraire elle est régulièrement nulle voire négative – la marge nette dégagée par les grandes enseignes sur les produits alimentaires oscille entre 0,7 et 2 %, avant impôts.
« Tout travail mérite salaire ». Même celui d’employé d’hypermarché.