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La Banque centrale européenne a annoncé qu’à partir du 11 février au soir elle refuserait les obligations d’Etat grecques en garantie .

Certains se sont offusqués : « la mesure prise par la BCE pose le problème de la souveraineté populaire dans un pays membre de la zone euro, c’est-à-dire le problème de la démocratie. »

 De quoi parle-t-on ?

La BCE fournit aux banques commerciales européennes qui le lui demandent des liquidités à un taux annuel très faible, 0,05 % actuellement, sous la condition que la banque lui présente des garanties financières de qualité suffisante, bien notées par les agences internationales.

Bien que la dette souveraine grecque soit mal notée, car risquée, la BCE en acceptait les titres comme garantie. Cette exception était prévue par le plan d’aide signé par le gouvernement grec avec la BCE, la Commission européenne et le FMI, en contrepartie de l’application d’un programme de réformes structurelles.

Mais le nouveau gouvernement grec a déclaré qu’il ne veut plus d’aide conditionnée. Il souhaite simplement un « accord relais » avec ses créanciers, lui permettant de continuer à se financer  mais « pas une nouvelle aide, avec des conditions, des inspecteurs, etc. »

Donc fin de l’exception. Du coup les banques qui détiennent de la dette grecque devront présenter d’autres garanties.

Mais depuis sa restructuration fin 2012 la dette grecque changé de nature. La plus grande part est désormais sous forme de prêts bilatéraux avec le FESF, Fonds européen de stabilité financière, qui dépend de la BCE, avec les pays de la zone Euro ou le FMI. La plupart des grandes banques européenne ont cédé leurs créances. Ne détiennent encore des obligations d’Etat grecques, outre la BCE – qui rétrocède à la Grèce les intérêts perçus au dessus de son propre coût de financement – que des banques ou des investisseurs financiers qui ont pensé lors de la grande restructuration qu’entre les taux d’intérêt et le prix auxquels ils pu les racheter voire les garanties qu’ils ont obtenues lors de ce rachat, le jeu en valait la chandelle. Il ne resterait sur le marché qu’environ 50 milliards d’euros d’obligations.

Les banques commerciales grecques elles-mêmes ne détiennent qu’une part réduite de la dette souveraine (3 % environ soit 10 milliards d’euros). Et pour prévenir la crise de liquidités qui s’annonce pour elles du fait de la crise de confiance généralisée des déposants grecs, la BCE a indiqué qu’elle était disposer à perpétuer à hauteur de 60 milliards la procédure qui permet aux établissements hellènes d’obtenir des liquidités d’urgence. indirectement ce processus permet  à l’Etat grec de se financer en plaçant auprès des banques de son pays les obligations qu’il émet.

Mais les banques doivent payer 1,55 % et non plus 0,05 %. Et la responsabilité de l’octroi des liquidités incombe à  la Banque centrale grecque qui en   » assume les coûts et les risques liés « .

En réalité, la restructuration a conduit à supprimer tout lien entre les problèmes financiers de l’Etat grec et le système bancaire européen.

C’est désormais le système bancaire grec qui devra composer avec la politique de l’Etat grec.

La BCE a de mars à juillet 2013 refusé les obligations d’Etat chypriotes comme garantie pour l’attribution  de liquidités.

 

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