La police ne compte pas les fantômes

foule

L’honneur de la police est lavé.

De basses insinuations tendaient à répandre l’idée que nos forces de police ne savaient pas compter, du moins dès que les nombres en cause dépassent celui des doigts des deux mains.

A chaque grande manifestation, les manifestants – quelle que soit leur cause – se trouvent toujours beaucoup plus nombreux que la police ne les compte. A croire que les flux trop importants dépassent les capacités de comptage et de mémoire des forces de l’ordre.

N’y tenant plus et soucieux de défendre ses équipes le préfet de police de Paris a mis sur pied une commission composée de trois personnalités indépendantes, bien sous tous rapports : une sociologue, directrice d’études et ancienne membre du Conseil constitutionnel, un inspecteur général de l’INSEE et un professeur de sciences politiques à Paris.

La commission a réalisé des investigations détaillée. Elle n’a  notamment pas hésité à travailler le 1er mai (2014) en accompagnant les policiers chargés du comptage des participants aux différents défilés. Elle a a aussi rencontré les différents syndicats organisateurs qui lui ont expliqué leurs propres méthodes, à l’exception de la CGT qui, manifestement, craignait pour la propriété intellectuelle de ses procédés.

La commission conclut que  le travail de la police est sérieux et consciencieux et que les chiffres qu’elle établit et publie sont tout à fait valables.

Il est vrai que la méthode ne semble pas extrêmement complexe : des policiers sont postés à deux endroits différents sur le parcours de la manifestation, qu’ils observent du second étage d’un immeuble et actionnent un « compteur à main » tous les dix manifestants. C’est la moyenne des deux comptages arrondie à la hausse qui fournit le chiffre officiellement donné le jour même. Dans certains cas elle ajuste le chiffre le lendemain à partir des vidéos prises. Et en règle générale les chiffres ajustés sont inférieurs à ceux publiés.

Que les policiers sachent compter et fassent leur travail est plutôt rassurant.

Quant à la présidente de la commission elle alerte : « Les divergences récurrentes entre les chiffres des organisateurs et ceux de la police sont une source de dérision qui participe de l’atmosphère actuelle de défiance à l’égard de la politique et de ses institutions. »

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