Alerte au sucre

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« La mise à disposition en libre service, payant ou non, de fontaines proposant des boissons avec ajout de sucres ou d’édulcorants de synthèse est interdite en tous lieux ouverts au public ou recevant du public. »

Tel est l’amendement au Code de la santé déposé par un député de l’opposition, M. Arnaud Richard.

Son argumentation est mathématique : « l’absence d’effet rassasiant du sucre contenu dans les boissons sucrées provoque un déséquilibre de la balance énergétique et une mise en réserve sous forme de tissu adipeux de l’excès calorique contribuant ainsi à l’augmentation du risque d’obésité ». Ainsi « des études ont montré que la seule absence de consommation de boissons sucrées permet de réduire la fréquence de l’obésité chez les enfants. »

De plus la prise en charge des pathologies liées à l’obésité coûte « plusieurs dizaines de milliards d’euros » chaque année. Et enfin « l’obésité est d’autant plus fréquente que le revenu des ménages est plus faible. »

C’est donc « le rôle de la loi de fixer un cadre pour protéger la population contre une surenchère commerciale qui tend à faire de la « gratuité » du surplus d’une offre alimentaire payante un argument pour attirer le consommateur et l’inciter à certaines consommations excessives et néfastes pour la santé. »

Plus de free refill de Coca-Cola, d’Orangina ou de limonade – même certifiée sans calories  – dans les restaurant de hamburgers fréquentés par les enfants des classes populaires, premières victimes de l’obésité.

Cet amendement anti-fontaines n’a suscité l’opposition que d’un seul député, au patronyme prédestiné de « Robinet ». Il a déclaré qu’Il fallait « laisser la responsabilité aux parents qui accompagnent les enfants dans des lieux où les boissons sont gratuites ». Mais dans un large consensus l’amendement a été repris par la majorité, soutenu par le gouvernement et facilement adopté.

De fait le free refill devrait être interdit partout pour tous : dans les restaurants, d’entreprise ou non, les hôtels et les clubs de vacances et ce sur la totalité du territoire national. Terminé. Nos parlementaires ont décidé que pour leur propre bien il ne fallait surtout pas laisser leurs concitoyens, et tout spécialement les plus pauvres d’entre eux, trop près de la boîte de bonbons. Ce sont des irresponsables qui pourraient abuser de leur liberté.

Il est vrai que l’amendement a la sagesse de prévoir qu’un arrêté ministériel « fixe la liste des catégories de boissons dont la mise à disposition est interdite ».

Gageons que le champagne – dont l’élaboration nécessite l’ajout de sucre – n’en fera pas partie.

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