Pour les médecins du moins.
C’est un métier auquel le gouvernement ne doit pas reconnaître de pénibilité puisqu’il vient de déposer un amendement à la loi Santé portant à 72 ans la limite d’âge des médecins hospitaliers.
L’’objectif affiché est d’affronter « le choc démographique dans les établissements publics de santé afin de garantir le maintien d’une prise en charge de qualité ».
En fait il y a pénurie de praticiens hospitaliers, notamment dans les spécialités où les médecins peuvent prétendre à de bien meilleures rémunérations dans le secteur « libéral ».
Les hôpitaux font donc appel à des intérimaires – ou des vacataires. Ceux-ci sont parfois d’anciens praticiens hospitaliers à la retraite, qui réclamaient, en application d’obscures règles de la fonction publique un salaire en rapport avec leur ancienneté cumulée. Avec cet amendement, qui déroge jusqu’en 2022 à la règle qui demande aux praticiens hospitaliers de quitter leur poste à 68 ans, ils relèveront du régime du cumul emploi-retraite, et les directeurs d’hôpitaux n’auront plus à indexer leur rémunération sur leur dernier traitement.
Mais du coup certains praticiens universitaires de renom manifestent leur volonté de continuer à travailler âgés, même s’ils sont loin d’exercer dans des « déserts » médicaux.
Ce qui n’enchante pas le directeur général de la Fédération hospitalière de France : « Il ne faut pas que les praticiens considèrent qu’ils ont automatiquement le droit de prolonger leur activité jusqu’à 72 ans. Cela doit correspondre à un projet d’établissement, avec l’accord explicite de l’hôpital. »
Il ne faudrait pas que des médecins donnent le mauvais exemple ?