Les préfets sont mal gérés. La Cour des comptes critique une situation qui perdure. La moitié des 250 préfets sont affectés à un poste territorial et un tiers n’ont pas d’affectation très claire. De nombreux préfets ne seraient «pas ou plus susceptibles d’exercer efficacement des fonctions de préfet territorial” .
De plus ils seraient engagés dans une valse incessante avec une durée de plus en plus courte des affectations dans les préfectures : deux ans à peine en moyenne.
Et comme le pouvoir politique peut nommer un tiers des préfets hors des sous-préfets et qu’une fois nommé préfet on le reste la situation ne s’améliore pas.
Déjà en 2005 la Cour des comptes avait formulé une préconisation ambitieuse : supprimer le corps préfectoral. Il s’agirait de créer un «cadre d’emplois» pour pourvoir les postes de préfets territoriaux, “à l’instar des bonnes pratiques en vigueur pour les autres emplois de responsabilité, ce qui impliquerait la mise en extinction corrélative du corps dans sa définition actuelle”. Autrement dit les préfets seraient nommés pour une fonction à la fin de laquelle ils retourneraient dans leur corps d’origine. Evidemment le corps des sous-préfets serait également supprimé.
Réforme tout à fait révolutionnaire qui mettrait fin à une institution créée en 1800 par le premier consul Napoléon Bonaparte.
En réponse à la Cour des comptes M Valls, tranchant sur l’absence de réponse effective à la recommandation formulée il y a neuf ans ne cache pas son intérêt pour ce véritable maëlstrom de l’administration française.
Sans doute veut-il donner raison à Mme Merkel qui a affirmé que sur le plan des réformes «La France fait des efforts considérables».